Fête du cinéma 2010 : mon classement

Durant la dernière Fête du cinéma, j’ai vu seize films en six jours : je tiens bien ma moyenne 😉 Voici comme à l’habitude mon classement personnel et hautement subjectif, en commençant par mes films préférés. Attention, il peut y avoir des surprises!

Shutter Island (VO) de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio, Ben Kingsley
Un marshall américain arrive sur une île où sont détenus de dangereux malades mentaux. Un film magistral construit comme un polar qui évoquerait Vol au-dessus d’un nid de coucou ou 1984. Les interprètes sont parfaits (Di Caprio en tête), la réalisation époustouflante et l’histoire, prenante et dérangeante. Un chef d’oeuvre qui ne vous lâche pas.

Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon
La fable du dessinateur Sfar est au-delà de ce que j’en espérais : magique. J’ai tout aimé, en particulier ce choix de narration mêlant réalité et fantasmes qui nous rend le personnage de Gainsbourg particulièrement attachant. Et Laetitia Casta est réellement bluffante en Bardot. Seule la fin (par le choix des anecdotes) m’a paru plus convenue.

Dans ses yeux (VO) de Juan José Campanella avec Soledad Villamil, Ricardo Darin
Un mélange
parfaitement maîtrisé entre un thriller et une histoire d’amour. Le rythme est plutôt lent dans l’ensemble à part la scène dans le stade de Buenos Aires qui est proprement hallucinante. Mais ce film argentin a reçu cette année l’Oscar du meilleur film étranger et c’est mérité. Original et bouleversant.

L’agence tous risques (VF) de Joe Carnahan avec Liam Neeson, Bradley Cooper
Une excellente surprise pour moi. Je n’avais presque aucun souvenir de la série mais j’ai apprécié les scènes d’action énormes et le second degré constant qui permet de les assumer. Et Bradley Cooper est décidément très sexy.

L’arnacoeur de Pascal Chaumeil avec Vanessa Paradis, Romain Duris
Tout le monde l’a dit : une comédie romantique réussie où Romain Duris est particulièrement fait pour le rôle. Mais il faut dénoncer une chose : Paradis et Duris sont trop maigres! A part cela, j’ai apprécié que le film assume ses moments surréalistes, notamment ceux joués par la formidable Julie Ferrier. Après le Paris de Klapisch, ce film me confirme que je suis fan d’elle!

Robin des bois (VF) de Ridley Scott avec Russell Crowe, Cate Blanchett
Du grand spectacle comme on en réussit rarement. Mention particulière pour le travail sur la lumière : la photographie
est magnifique. Mais les personnages manquent un peu de chair pour que le film dépasse son esthétisme et devienne une très grande oeuvre.

The ghost-writer (VO) de Roman Polanski avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan
Un thriller très tendu dont le titre pourrait se traduire en français par "Le nègre" (ou pas). L’histoire est très prenante mais la révélation finale m’a semblé en-deçà du reste.

Invictus (VO) de Clint Eastwood avec Morgan Freeman, Matt Damon
Cette fois, Clint Eastwood a choisi l’optimisme. D’ailleurs, l’histoire paraît trop belle pour être vraie. Hasard du calendrier, on ne peut s’empêcher à l’équipe française de foot cette année en Afrique du Sud qui a réussi l’exact opposé de l’équipe de rugby du film!

Les invités de mon père d’Anne Le Ny avec Fabrice Luchini, Karin Viard
Excellente comédie à la française. Les sujets de la famille et de l’immigration sont traités sans manichéisme, avec subtilité et humour. Les comédiens sont bons mais Michel Aumont est juste parfait.

Bébés de Thomas Balmès sur une idée d’Alain Chabat
Un petit bijou. Des magnifiques paysages de Namibie et de Mongolie aux villes des Etats-Unis et du Japon (fuyez les crèches japonaises!), ces bébés sont portés par une même soif de découverte et d’apprentissage, finement capturée par la caméra. Beau, drôle et émouvant : bravo les bébés!

Shrek 4, Il était une fin (VF – 3D) de Mike Mitchell avec les voix d’Alain Chabat, Med Hondo
Etonnant qu’une telle série
se termine sur un vrai film d’amour. Mais la technique est arrivée à un tel sommet et les personnages sont si attachants que j’ai failli oublier qu’ils n’étaient que dessinés. Snif!

Le caméléon (VO) de Jean-Paul Salomé avec Marc-André Grondin, Ellen Barkin
Le film ne dévoilera pas les motivations de son héros principal, spécialiste des usurpations d’identité.
Seule est creusée l’histoire de cette famille paumée au coeur de la Louisiane, magnifiquement interprétée. Mais le climat pesant particulièrement réussi semble cacher un mystère qui s’évapore à la fin, le secret familial étant éventé depuis longtemps.

Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté avec Daniel Prévost, Philippe Nahon
Un film au démarrage très lent mais auquel on s’attache au fur et à mesure que l’histoire se développe. Original et très sensible. Amusant aussi à voir à Cannes parmi les petites vieilles qui font leurs commentaires tout haut, en particulier sur les peintures d’Edmond!

Millénium 2 – La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette (VO) de Daniel Alfredson avec Michael Nyqvist, Noomi Rapace
Après l’excellent premier volet, la nouvelle livraison déçoit beaucoup : histoire assez basique, ambiances brumeuses disparues, révélations redondantes. La fin du film ressemble presque à une caricature. Pourvu que le troisième remonte le niveau!

Tournée de Mathieu Amalric avec Mathieu Amalric, Miranda Colclasure
Je n’ai pas vraiment compris l’engouement autour de ce film. Les acteurs sont bons mais le rythme est lent et le ton hésite sans cesse entre la comédie et le tragique sans atteindre totalement ni l’un ni l’autre. Enfin, le personnage principal m’a paru trop peu sympathique pour que je le plaigne dans ses malheurs.

Copie conforme (VO) d’Abbas Kiarostami avec Juliette Binoche, William Shimell
Un flot continu de paroles qui m’a rapidement plongé dans un certain état de somnolence. Binoche déploie une énergie qui légitime son prix d’interprétation à Cannes. Mais je me demande encore le but de ces gesticulations. Pire, je me demande s’il y avait un but.

Liens
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Les fêtes du cinéma 2009, 2008, 2007, 2006 et 2005 : mes chroniques des années précédentes
Le Mercury, place Garibaldi à Nice : grâce au Conseil Général, retrouvez en ligne la programmation de mon principal fournisseur (avec le Rialto) de films en VO. Pour éviter les erreurs de Nice-Matin.
Sex and the city 2 : vu avant la fête. L’idée de poursuivre malgré tout la saga en basant l’histoire sur le vieillissement des personnages aurait pu être intéressante. Encore aurait-il fallu une histoire car les problématiques sont abordées de façon trop légère (la scène du souk est même dérangeante). Malgré quelques passages réussis, et même en étant fan, je n’ai pas accroché.
Les Mondes Darwiniens : un livre présenté dans La Tête au Carré sur France Inter, examinant la théorie de Darwin que combattent les créationnistes. Car les créationnistes existent : je les ai rencontrés! Cinq minutes avant le début de Shutter Island, je dégustais ma glace place Garibaldi devant un sympathique concert où circulaient des tracts verts "En avant la musique". Sauf qu’entre deux chansons, un prêcheur évangélique est venu nous mettre en garde contre ceux qui veulent nous faire croire que nous sommes là par hasard. Je n’avais malheureusement pas le temps de lui expliquer qu’il n’avait rien compris à la théorie de l’évolution.

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