Serge Lama au Cannet : un vieux routard
|Ayant été invité par la production au concert de Serge Lama samedi dernier à La Palestre au Cannet, j’ai eu l’idée d’en faire profiter mes parents. J’ai donc utilisé ma mère comme envoyée spéciale et c’est elle qui vous relate ses impressions sur ce concert des 50 ans de carrière!
« C’est un « vieux routard du concert » que nous avons vu samedi soir. Comme il l’a dit lui-même : 50 ans de carrière, 10 000 concerts ! Et ça se voit.
Tout est réglé à la perfection. Pour présenter ses musiciens et jeunes musiciennes, pour enchaîner les chansons, pour rendre hommage aux personnes qui ont compté dans sa carrière, il nous raconte une histoire, avec des mots choisis, pleins de poésie. Car tout est là, nous avons bien devant nous un vrai poète qui se place pour moi, dans l’écriture au rang de Brel et Brassens et je me rappelle alors pourquoi j’étais alors si fan. Mais je ne l’étais pas seulement pour cela. Lui il avait une puissance et une justesse de voix qui me faisait penser au lyrique. Mais aujourd’hui le temps et les ennuis de santé ont eu raison de cette belle voix qui est moins puissante et moins juste (surtout dans les aigus, les basses restant correctes).
Cependant, ce qu’il a perdu en qualité il l’a certainement gagné en émotion car ça, il sait faire ! Parfois, il s’arrête quelques secondes à la fin d’un couplet avant d’enchaîner et la salle entière retient son souffle. Il chante a capela et sur la toute dernière chanson (Je suis malade) il pose même le micro. Et quand il nous crie « tu vois je suis malade » on y croit et on est inquiet (et si c’était vrai ?) Il est sur scène comme chez lui et c’est comme s’il nous recevait dans son salon pour nous raconter les anecdotes de sa vie qu’il enchaîne toujours sur une chanson comme si elle était là pour illustrer son propos et non pas l’inverse. On ne s’ennuie pas une seule seconde ; c’est un film ou une pièce de théâtre qui se déroule devant nous. Il tient la scène 2 heures avec juste un répit au milieu pour se changer pendant que les musiciens continuent à jouer pour nous.
Dans le spectacle, il y a un élément essentiel, ce sont les lumières qui sont de véritables oeuvres d’art (C’est Serge Lama qui le dit lui-même). Elles décorent la scène comme aurait fait un décorateur dans un appartement en se servant du rideau et du fond de scène. C’est vraiment magnifique. Sur scène, un petit écran d’environ 2 m de haut sur 1,20 m de large est encadré d’une grosse moulure comme un tableau (on est bien dans son salon !). Il se sert de cet écran pour illustrer son récit et ses chansons mais surtout s’y affichent toutes les photos de ses amis et parents dont il parle avec, à la fin, un vibrant hommage à ses compositeurs Alice Donat et Eric Gilbert. Il chante même assis devant ce miroir et nous pouvons alors voir son visage en gros plan. En matière de complicité celle qui se voit le plus c’est celle avec Sergio son accordéoniste dont il parle souvent, qu’il regarde sans arrêt comme il regarderait un prompteur mais on sent que Sergio ce n’est pas seulement cela, c’est vraiment son Ami, son complice, son soutien.
Le seul bémol c’est la mélancolie qu’il affiche parfois sur le fait qu’il n’est plus tout jeune. Une chanson (nouvelle sans doute) dit, je crois, « je suis à l’heure d’arriver au bout de ma vie » et elle est assez flippante. On est un peu loin du Lama tonitruant et riant trop fort, bien qu’il chante toujours « Je t’aime à la folie la vie » avec le public. Mais comme vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé et c’était vraiment une belle soirée ! » F.M.
Liens
Serge Lama : le site officiel
Serge Lama : en écoute sur Deezer