Tété et Puggy : retours gagnants
|Parmi les nouveaux albums de 2013, il y en a quatre que j’attendais avec impatience. Clarika a été la première à réussir son retour avec son sixième album La tournure des choses (lire mon article). Zazie, quant à elle, ne m’a pas emporté avec son Cyclo. Mais Tété et Puggy signent eux deux excellents albums, faits de chansons courtes et efficaces qui donnent vraiment la pêche !
Nu là-bas, nous promet Tété. Tout est dit : dans son nouvel album, Tété se met à nu pour nous faire voyager dans son histoire personnelle et musicale. Il évoque plus directement que jamais son statut de « sénégaulois » (Ritournelle) et ce père absent qui l’a laissé seul face au dilemme : « la Champagne ou le bled ». S’il évoque sa mère avec mélancolie (Comment te dire) c’est de nouveau avec joie et malice qu’il présente dans A l’ancienne sa grand-mère créole et son grand-père anglophone. Car, sa double culture, Tété l’a résolue en chanson : entre le Bayou et Molière (A cour ou jardin), il n’a plus à choisir.
Tété ne cache pas non plus son amour des rythmes d’autrefois qui apportent « le frisson de naguère » (La bande son de ta vie). La pochette rétro nous rappelle que, bien avant l’oncle Ben, Tété avait déjà exploré la soul des sixties. A présent, il s’y plonge à fond grâce à des mélodies très accrocheuses, un son direct et quelques violons pour la couleur. Et même si la fin de l’album nous ramène « à l’échelle de notre salon » (Tes cheveux) ou, encore plus étrange, au bureau (Cadeau), Nu là-bas nous fait voyager et prouve qu’après cinq albums Tété sait se renouveler et progresser encore. Chapeau !
To win the world : c’est ce que Puggy est en train de faire. Leur deuxième album, Something you might like, avait été une révélation, notamment pour moi : j’avais adoré (lire mon article). Leur dernier album est à nouveau un formidable manifeste pop. Mais, à la première écoute, j’ai été très surpris de leur changement de son : alors que l’acoustique (piano, guitare) était la signature de Puggy, c’est désormais le synthétique qui domine, ce qui est moins à mon goût. On pense à nouveau à Mika par moments mais aussi à Foster the people, bref à un son moins original.
Pourtant, je reste totalement fan. Les 11 titres du nouveau Puggy sont d’une efficacité absolue et après 30 écoutes, je n’ai toujours pas envie d’écouter autre chose. Le meilleur de l’album est pour moi dans les explosifs To win the world, Give us what we want et Goes like this enchaînés aux hymnes Last day on earth et Move on conclus par le minimaliste I’m happy. Sur fond de solitude numérique, Puggy évoque avec talent la déshumanisation de la musique, les arrivistes et les doutes qui accompagnent la réussite : « Soon they’ll make a soul out of numbers » redoutent-ils dans Move on. Brillant !
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2013, sorties d’albums : quatre titres pour l’instant dans ma playlist Deezer
20 ans de Zazie : le clip, car Cyclo contient aussi de bonnes chansons
Tablatures Puggy : les relevés d’accord sur abc-tabs dont certains réalisés par mes soins